UDAF 89/URAF BFC – Observatoire des Familles

Le service d’études du réseau Uraf/Udaf Bfc, l’Observatoire de la famille, mène des enquêtes thématiques pour mieux comprendre et faire connaitre les réalités de vie des familles du territoire.

Entre désir et réalité : Avoir des enfants aujourd’hui en Bourgogne Franche-Comté

Entre désir et réalité : avoir des enfants aujourd’hui en Bourgogne Franche-Comté

Le nombre de naissance en Bourgogne-Franche-Comté tout comme en France ne cesse de diminuer. L’impact est d’autant plus important pour la région, que l’accroissement de sa population est d’abord lié à son solde naturel. En 2011, suite à la crise économique de 2008, l’Observatoire de la famille avait interrogé les parents sur leur désir d’enfant en Franche-Comté. Stabilité économique et affective étaient les prérequis à tout projet d’enfant.

En 2023 l’Uraf Bourgogne Franche-Comté s’est associée aux travaux de l’Unaf pour lancer une nouvelle enquête d’envergure et faire des comparatifs avec l’ensemble de la population française. Organisée avec le concours d’Opinion Way, elle sonde les parents d’enfants de moins de 18 ans sur leur projet familial.

Les données de Bourgogne-Franche-Comté traitées par l’Observatoire de la famille donnent un éclairage sur l’écart entre désir et réalité.

Le désir d’enfant reste profond

Parmi les parents interrogés au sein de la population régionale, 2% n’ont jamais rêvé d’en avoir, 33% ont construit leur projet au fil de l’eau. Pour la plupart, la question ne s’est jamais réellement posée. La famille idéale est composée de 2 enfants ou plus : 8 parents sur 10 la conçoivent ainsi. 3 sur 10 l’imaginent même nombreuse avec 3 ou 4 enfants.

Entre désir et réalité 

17% des parents n’auront pas le nombre d’enfant qu’ils souhaitaient idéalement. Ils n’envisagent pas d’autres grossesses Si les freins à tout projet d’enfant restent multifactoriels, la question économique et la confiance en l’avenir apparaissent aujourd’hui comme des éléments majeurs non pas pour devenir parent mais pour avoir le nombre d’enfant idéal. 57% jugent que le contexte actuel est défavorable pour avoir des enfants. La situation économique marque le pas. 7 sur 10 la caractérisent ainsi.

Quel regard sur les politiques publiques ?

Les politiques familiales mises en place n’apparaissent pas suffisantes. 4 parents sur 10 ne se sont pas sentis soutenus à leur entrée dans la parentalité. Les attentes sont et restent nombreuses. Les mesures qui pourraient inciter les parents à réaliser leur projet d’enfant sont orientées sur la petite enfance avec un congé parental mieux rémunéré et des modes de garde, mais elle ne se limitent pas non plus à cela. Les ménages ont besoin d’un soutien tout au long de la vie de l’enfant que ce soit pour concilier vie familiale et vie professionnelle ou alléger leur budget familial.

Le réseau Udaf-Uraf Bfc a établi des pistes de réflexion à destination des pouvoirs publics de manière à aider les parents à réaliser leur projet d’enfant. Il reste également mobilisé dans le cadre de ses actions de soutien à la fonction parentale et dans la représentation des familles auprès d’acteurs comme les Caisses d’allocations familiales.

Comment les familles réussissent-elles à concilier leur vie familiale avec leur vie professionnelle en Bourgogne-Franche-Comté ?

L’articulation vie familiale, vie professionnelle est délicate pour bon nombre de parents. Les périodes de confinement successives liées à la gestion de la crise sanitaire ont amorcé des transformations sans précédent.

Certains acteurs économiques peinent à recruter, leurs conditions d’exercice ne semblent plus convenir aux salariés ; le télétravail se développe… Sur le terrain, de plus en plus de parents font part de leurs difficultés à organiser vie familiale et vie professionnelle. Ces différents éléments ont conduit le réseau Unaf, Uraf, Udaf à lancer une enquête d’envergure avec le concours de l’Institut OpinionWay. Notre réseau régional a participé aux travaux.

Les difficultés rencontrées en Bourgogne-Franche-Comté :

74% des parents interrogés ont rencontré des difficultés à remplir leurs responsabilités familiales pour avoir passé trop de temps au travail. Pour un tiers des parents, elles sont fréquentes. Ils les éprouvent au moins une à plusieurs fois par mois. Pour 1 parent sur 5 elles sont même, hebdomadaires. Cette difficile conciliation concerne toutes les catégories de parents, qu’ils aient en charge des enfants âgés de moins de 10 ans ou plus.

Les causes sont multiples, mais l’étendue des horaires de travail est la première. Près de 4 parents sur 10 l’évoquent. Le recours à des solutions-relais flexibles, gratuites et de confiance constitue la seconde

Un choix difficile entre pouvoir d’achat et organisation familiale : des attentes fortes vis-à-vis des employeurs

3 parents sur 10 ont déjà interrompu ou réduit leur activité professionnelle plus d’un mois pour s’occuper de leur enfant (en dehors des congés parentaux). Logiquement, cette réduction d’activité a des conséquences financières négatives pour 84 % des parents qui y ont eu recours. Les parents restent nombreux à ne pas envisager de limiter leur activité professionnelle. Flexibilité et souplesse dans l’organisation du temps de travail sont donc des demandes fortes de la part des parents.

Mais aussi des attentes auprès de la collectivité qui ne se limitent pas aux modes de garde

Pour favoriser la conciliation des temps, les parents sont nombreux à souligner le manque de services de proximité permettant d’organiser les temps scolaires et extra-scolaires. Les écoles et les modes de garde sont des axes forts, mais pas seulement ! 8 sur 10 ont besoin de s’appuyer sur des structures culturels, sportives, de loisirs, qui permettent aux enfants d’être accompagnés hors temps scolaire. Les transports en communs, les commerces sont aussi mis en avant par 7 parents sur 10. Ils permettent aux enfants plus grands d’être plus autonomes.

Les services de proximité sont donc importants. Pour autant, la question de leur accessibilité budgétaire ne doit pas être écartée. Par exemple, 25% des parents qui ont réduit leur temps de travail l’on fait pour éviter des frais de garde trop lourds.

Face à leurs difficultés les parents doivent être soutenus pour ne pas avoir à choisir entre leur temps passé à s’occuper de leurs enfants et leur pouvoir d’achat. Le réseau Udaf-Uraf Bfc a établi des préconisations à destination des pouvoirs publics de manière à les accompagner davantage pour organiser leur quotidien sans mettre en péril leur budget familial.

Sources :

Découvrir l’enquête réalisée par l’Observatoire des Familles de Bourgogne-Franche-Comté (Synthèse URAF)